A la fois mégalo et visionnaire, cet artiste catalan a forgé lui-même son propre mythe en cultivant son image ET sa différence! Du vrai self-marketing!
Bien sûr, nous ne sommes pas tous ni toutes obligé(e)s de devenir des Salvador Dali en puissance… Toutefois, que nous apprécions ou pas le personnage, on ne peut que saluer la stratégie de “mise en scène” de lui-même et de sa propre image.
Un véritable avant-gardiste du self-marketing
Ce dandy flamboyant et théâtral a littéralement créé son personnage et en a fait une oeuvre d’art. Ce provocateur “surdoué” en marketing de Soi a imposé sa signature : une paire de moustaches “hors normes” associée à un visage hypra expressif, là où d’autres imposent un logo ou une marque! Bien avant que cela soit “tendance”, il a su flairer la bonne méthode pour avoir un impact psychologique optimal sur son public (acheteurs potentiels). En réalité, ce fut un précurseur du Personal Branding (marque personnelle) bien avant Dan Schawbel (pape du “Personal Branding” selon le New York Times).
Salvador Dali, ce génie du self-marketing, a su se vendre comme personne sur le marché de l’Art ET AUSSI sur les plateaux de télévision ! Il n’a pas cantonné sa créativité aux limites exiguës d’une toile de peintre, mais l’a transcendée au point de faire du Monde entier le support de sa vision fantasque… Il avait compris très tôt, tout l’intérêt de savoir utiliser son image pour se mettre en valeur et devenir sa propre marque pour “marquer” les esprits par la “Dali Touch”!
Il a su innover et “régaler” les médias de son époque, et même encore ceux d’aujourd’hui, de son visage expressif XXL et de ses extravagances.
Du Self-marketing au Personal Branding
Alors que les noms de ces concepts modernes sont apparus beaucoup plus tard, Dali a su rassembler, dès la fin des années 1930, tous les ingrédients pour un optimisation efficiente de son image :
- Une identité visuelle forte,
- Un talent pour se différencier,
- Faire un pied-de-nez à la concurrence,
- Une stratégie de “com” efficace,
- Cibler des public précis.
Il avait choisi de se “démarquer” en assumant totalement son statut d’artiste original et égocentré avec une allure excentrique.
Né en 1904, Salvador Dali n’a de cesse de se forger son mythe. Son autobiographie nous apprend aussi qu’à 6 ans, il voulait devenir “cuisinière” ; à 7 ans, Napoléon (sans doute meut par le même ego surdimensionné). Il dira plus tard : “Mon ambition n’a cessé de grandir comme ma folie des grandeurs : je ne veux plus être que Salvador Dali et rien d’autre”.
Se poser la question : “jusqu’où peut-on aller pour se démarquer?”
Dès les années 30, quand il expose à New York ses « montres molles » -son tableau nommé en réalité « La persistance de la mémoire »- il est tout de suite remarqué pour son style ET pour son excentricité.
« Dali » est lancé… Il multiplie les interventions dans les médias : il écrit des histoires pour les journaux, publie des photos chocs dans les magazines, se montre dans de nombreuses émissions télévisées, poussant l’excentricité jusqu’à se présenté avec un tamanoir ou avec un ocelot.
Il réussit, à chaque fois, à surprendre un public qui, pourtant, est habitué à ses facéties et à ses extravagances. Il offre des pans de sa personnalité que chacun peut interpréter à son gré, se fabrique une image dont les moustaches deviennent en quelques sortes un logo ! Sa communication est d’autant plus efficace, qu’il maîtrise à la perfection les codes de la culture occidentale et en joue avec délectation. Ce qui lui permet d’entretenir un lien avec un public d’érudits, autant qu’avec ceux de toute la société.
En 1948, Salvador Dali revient en Europe avec cette devise : « Peintre, vaut mieux être riche que pauvre : apprends donc à faire naître de ton pinceau l’or et les pierres précieuses ». Pour l’écrivain Jean Dutourd, « Dali est un homme très intelligent, qui a compris plusieurs choses, qui généralement échappent aux artistes. La première étant que le talent (ou le génie) est un peu comme une baraque foraine. Pour attirer les clients, il faut bonimenter avoir la langue bien pendue, faire des pitreries et des cabrioles sur une estrade».
Dali est sollicité de toutes parts pour créer ou dessiner. Il collabore notamment avec Dior, Chanel, Alfred Hitchcock et même Walt Disney ou encore Man Ray le photographe. Et à chaque fois, c’est à l’univers propre du personnage qu’on fait appel pour donner vie à un ballet, une scène de film, un dessin animé ou un vêtement… Et on le demande même pour des publicités comme celle des chocolats “Lanvin ». Il crée même sa propre gamme de parfum.
La stratégie de Salvador Dali « duplicable »?
Au delà du fait que Dali faisait du Dali, avec ses excès égocentrés, on peut tout de même repérer ses atouts précurseurs pour son époque. Pour créer et entretenir son « branding », il met en place une méthode à plusieurs entrées, encore très actuelle :
- Découvrir ce qui fait de vous un professionnel unique. Puis, cultivez cette différence pour « sortir du lot » tout en inspirant et nourrissant les autres. Très jeune, Dali a pris conscience de sa différence. D’une personnalité à dominante narcissique mais aussi fortement marquée par une grande tendance théâtrale, il en a distillé sa singularité. Au contact et à l’écoute des réactions du monde qui l’entourait, il a cultivé son côté atypique pour le mettre au service de ses projets et de sa visibilité autant que de sa réputation. C’est un bon moyen pour se renouveler constamment.
- Il a su rester lui-même. Il se construit un personnage en misant sur le sensationnel et l’excentricité parce que cela lui correspondait. Sa grande force, si on y regarde de plus près, est sa capacité à surprendre tout en restant lui-même. En privé ou lors de ses shows publics, son comportement ne change pas ! On peut parler donc d’authenticité à être lui-même.
- Etre clair sur son positionnement et ses actions. Même s’il n’était pas toujours aisé de le suivre dans ses raisonnements, le peintre faisait en sorte de donner des « clés de lecture » pour créer ce supplément d’appétence chez son public toujours grandissant. Aujourd’hui, dans le domaine du “digital”, nous dirions que Dali était un des maître pour créer le « Buzz ».
Pour se faire, il utilise à tour de bras, les différents médias qu’il lui faut pour communiquer sur son personnage et son œuvre. Il avait fini par se créer un « fan club ». S’il avait vécu à l’ère des réseaux sociaux, il n’en aurait fait qu’une bouchée pour imposer, là aussi, sa présence si charismatique. - Se fixer des objectifs clairs et innover. L’artiste se considérait comme un génie qui devait partager sa vision. Tout au long de sa carrière, il s’est donc évertué à remplir cette mission. Pour cela, il se démarque de ses « concurrents » en mettant un point d’honneur à être en avance sur son époque.
En quelques mots, je résumerai en disant que Salvador Dali représente, à sa manière, l’excellence de ce qu’est pour moi le « Marketing de Soi 2.0 » :
- Une aisance optimale dans toutes ses prises de parole,
- Du charisme débordant,
- Une touche personnelle approfondie et assumée,
- De l’affirmation de soi sans ambiguïté (avec une touche de « too muchittude » justifiée par le milieu artistique dans lequel il évoluait),
- Une visibilité à toute épreuve,
- Un professionnalisme pointu,
- De l’innovation, en accord avec ses valeurs (élégance, réussite, originalité, etc…),
- Un Personal Branding exigent et cohérent.
Et vous, où en êtes-vous de votre Personal Branding et de votre Marketing de Soi?
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