Connaissez-vous les contes métaphoriques de Nasreddine ? Le grand Sage Nasreddine Hodja et ses histoires qui ont fait le tour du monde. Des histoires pleines de bon sens, de bonne humeur et d’intelligence. Il en existe 3 tomes intitulés : “Les sagesses et malices de Nasreddine, le fou qui était sage” de Jihad Darwiche et David B édités chez Albin Michel.
Je ne résiste pas à partager avec vous l’une de ces histoires délicieusement croustillantes de bons sens et de redoutable répartie, pour deux raisons:
- Tout d’abord, parce que le bon sens et la simplicité sont des qualités propres à l’humain, et nous avons tendance à nous en éloigner de plus en plus dans notre société moderne.
- Aussi parce que la métaphore et la répartie se travaille…
- .Et parce qu’une bonne histoire vaut mieux qu’un long discours lorsque l’on veut faire passer un message. Quels sont les atouts d’une bonne histoire? L’art et la manière de raconter ou de se raconter – autant dans le fond (le contenu) que dans la forme (l’intonation et la “vie” dans la voix – pour attirer l’attention du lecteur, de l’interlocuteur ou de l’auditoire, touche de près ce que l’on appelle aujourd’hui le “Storytelling”.
Découverte d’un de ces conte métaphorique :
Le conte métaphorique que j’ai choisi de partager avec vous dans cet article, s’appelle : “Le discours“.
“Au cours de ses multiples voyages, Nasreddine arriva un jour dans un village et décida de s’y installer pour quelques temps. Les gens du village en furent très contents. Il était rare qu’un sage comme Nasreddine leur fasse l’honneur de s’arrêter chez eux.
Le vendredi, à l’heure de la prière, ils étaient tous rassemblés pour écouter le sermon du grand Nasreddine Hodja. Mais lui, ce jour là, n’avait aucune envie de parler. Il monta en chaire, regard la foule et dit :
-Savez-vous de quoi je vais vous parler aujourd’hui?
-Non! Répondirent-ils d’une seule voix.
-Alors, vous ne méritez pas que je vous parle.
Et il partit.
Pendant la semaine, les gens se consultèrent, et décidèrent de répondre “oui” lors de la prochaine prière, à la question que leur poserait le grand Nasreddine.
La semaine suivante, le Hodja monta en chaire, et, n’ayant toujours pas envie de parler, il posa la même question:
-Savez-vous de quoi je vais vous parler aujourd’hui?
-Ouiii, répondirent-ils tous allègrement, d’une seule voix, comme ils l’avaient prévu. Tant avaient-ils envie d’entendre un des sermon de Nasreddine le sage.
-Alors, il est nullement nécessaire que je vous le dise moi-même!
Et il sortit.
Tout au long de la semaine suivante, les gens du village se consultèrent à nouveau – déterminés à ne pas se faire avoir une fois de plus – finirent par trouver une solution : la prochaine fois, ceux qui seront assis à gauche diront “oui”, et ceux qui seront assis à droite diront “non”. Ainsi, Nasreddine sera obligé de faire un sermon.
Le vendredi suivant, Nasreddine n’avait toujours pas envie de parler. Il monta en chaire et repose sa question:
-Savez-vous de quoi je vais vous parler aujourd’hui?
-Oui, répondirent ceux qui étaient assis à gauche.
-Non, répondirent ceux qui étaient assis à droite.
Le grand Hodja les regarda tous et dit :
-Que ceux qui savent le disent à ceux qui ne savent pas!
Et il partit pour ne plus jamais revenir”.
Qu’en pensez-vous?
Ce conte précisément peut, bien sûr, être entendu à plusieurs niveau. Au delà de l’histoire plaisante à lire ou à entendre, j’y vois là une occasion aussi de revenir à des fondamentaux de la prise de parole :
- Pourquoi dois-je prendre la parole?
- Qu’ai-je à dire?
- Qui a décidé que je devais parler?
- Ai-je envie de parler?
- Est-ce que je connais mon public ou mon interlocuteur? Ses besoins? Ses attentes?
- Et si je décide de parler….Qu’ai-je à dire?
- Est-ce que je subis cette prise de parole ou est-ce que je décide de mon impact ?
- ….
Un retour à la simplicité est parfois de rigueur. Nous nous faisons tout un monde de ce que l’on croit que l’autre attend de nous… Mais qu’en est-il en réalité? une fois de plus, nous nous rendons compte que de notre état d’esprit dépend beaucoup de chose…
De l’intérêt d’avoir un bon sens de la répartie!
Quand on s’est “forgé” un esprit pour avoir une répartie à toute épreuve, on réagit et/ou on répond du tac au tac, sans réfléchir, parce que l’on s’y est préparé. C’est comme un muscle que l’on travaille régulièrement pour le développer et, qui répondra présent lorsqu’il sera sollicité. Comme on a souvent l’habitude de le dire, “improviser, ça ne s’improvise pas… ça se prépare et ça s’anticipe”.
Et Nasreddine le sage, qui avait bien roulé sa bosse toute sa vie sur les routes à la rencontre de nombreuses aventures humaines et relationnelles, avait sans aucun doute grâce à des expériences sans cesse renouvelées, développées – de façon ludique et sympathique, un sens de la répartie à toute épreuve.
La culture y fait beaucoup aussi… En France, nous n’avons pas cette culture du “tac au tac”… Nous avons d’autres atouts cela dit !
Pour aller plus loin,
Si vous aussi, vous voulez développer votre sens de la répartie, de façon ludique et sympathique, vous pouvez le faire :
- Soit lors d’un entretien individuel gratuit de 45 min,
- Soit en vous inscrivant à un des stage d’improvisations que j’organise régulièrement dans l’Hérault (Montpellier) ou dans le Gard (Près de Nîmes), en cliquant sur le lien ci-dessous.
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Merci de votre lecture,
A très bientôt,
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excellent ! je passe cela sur mon fessebouc !
À bientôt chère Corinne ! Patrice